Le Jardinier des Molson au théâtre

En réponse à l’appel de projet du Théâtre des gens de la place de Trois-Rivières pour un spectacle de la relève le 27 mars 2013. Je monterai une version de 30 minutes du dernier texte (inachevé) du cinéaste Pierre Falardeau. Celui-ci n’a jamais été monté et vient tout juste d’être édité sous forme de livre.

Le Jardinier des Molson raconte l’histoire d’une troupe de Canadiens français pris en huis clos dans une tranchée de la Première Guerre mondiale. Ils découvrent que les Allemands creusent une mine sous leur position pour les faire exploser. Leurs généraux refusent de leur permettre de quitter la tranchée, parce qu’ils désirent démontrer que les Canadiens français sont prêts à mourir pour défendre l’Empire britannique.

Ce qui fait la force de ce texte, à mon avis, c’est la vision du monde proposée par l’auteur qui passe au travers des dialogues et des personnages très humains. Ce sont des dialogues simples et parfois vulgaires qui renferment une puissante analyse de notre société et une importante critique anti-impérialiste.

De plus, même si la pièce se déroule en huis clos dans une tranchée française en 1918, son discours est d’actualité et les enjeux vécus par les personnages trouvent un écho dans plusieurs débats publics, notamment en lien avec la mondialisation et l’indépendance du Québec.

Angoisses du metteur en scène

Dans le cadre de ma mise en scène, je dois présenter un extrait d’un texte inachevé ET qui a été écrit pour le cinéma. Il s’agit donc d’un double défi : transposer l’œuvre sur la scène et en assurer une version cohérente d’une trentaine de minutes. Pour ce faire, je devrai concentrer l’histoire autour de seulement 5 des soldats de la section inventée par Falardeau. Aussi, j’ai l’intention d’en présenter une version condensée: avec un début, un milieu et une fin et non simplement un extrait. C’est-à-dire que j’enlèverai les scènes d’intrigues secondaires et rabouterai ensembles les scènes touchant l’intrigue principale de l’œuvre pour raconter l’histoire prévue pour durer 90 minutes en le tiers du temps.

En parcourant le texte, en collant des scènes, en raboutant des dialogues, je m’approprie en quelque sorte le matériel de base écrit par Pierre Falardeau. Même si j’ai la volonté de le faire dans le respect, j’ai parfois l’impression de profaner quelque chose de sacrer. Je me questionne; J’angoisse à l’idée de manquer de respect à la mémoire de Falardeau, mais en même temps j’ai envie de raconter cette histoire…

S’il était encore vivant, ou s’il était mort depuis une centaine d’années, je n’aurais pas ce problème d’éthique. C’est parce que j’aime l’homme et ses idées que je veux monter ce texte, c’est pour les mêmes raisons que j’ai peur d’échouer, de passer à côté, d’en faire une version hybride sans aucun sens.

Le spectacle est prévu pour le 27 mars 2013. D’ici là je travaillerai très fort avec toute l’équipe de production et les comédiens à en faire une pièce qui rendra hommage à l’héritage de Pierre Falardeau.

Ce n’est pas la première fois que je m’aventure dans l’univers de Falardeau depuis sa mort. Voici un court métrage que j’avais présenté dans le cadre du Rendez-vous du cinéma québécois en 2011.

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