Faire ses impôts de travailleur autonome mieux que Gerry Boulet.

La légende raconte que Gerry Boulet arrivait chez son comptable à la fin de l’année avec toutes ses factures dans un énorme sac de vidanges. Si vous n’êtes pas une rock star comme Gerry, voici 20 points qui vous aideront à préparer vos impôts de travailleur autonome :

Notes générales

1- Assurance emploi : Il est possible pour les travailleurs autonomes d’y cotiser. Toutefois, les prestations à verser sont assez élevées par rapport à ce qui est possible d’en retirer en cas de besoin.

2- Un travailleur autonome doit être en mesure de prouver l’ensemble de ses revenus et de ses dépenses sur une période de 7 ans. Il faut donc conserver une version papier ou numérique de toutes ses pièces justificatives durant cette période.

3- Entreprise individuelle : C’est le statut juridique de base du travailleur autonome. Il est possible d’immatriculer son nom de commerce pour une trentaine de dollars par an (ex : un nom d’artiste, un nom de groupe, etc.). L’immatriculation n’est pas obligatoire si l’on fait affaire avec son vrai nom.

4- Dois-je m’incorporer ? Il est conseillé de consulter un spécialiste pour répondre à cela adéquatement. Toutefois, comme il s’agit d’une procédure coûteuse, il est déconseillé de le faire tant qu’on ne génère pas d’importants revenus.

Revenus

5- Cachet/honoraire/Droits de suite/Per diem : Tous ces montants constituent des revenus qui seront imposés à 100%.

6- Droits d’auteur (de première main) : On doit les déclarer séparément des autres revenus puisqu’il existe des déductions pour ceux-ci.

7- Subvention/Bourse/Prix : Ceux-ci sont généralement déclarés comme des revenus, mais il peut y avoir des cas d’exception à vérifier avec son comptable.

8- On déclare toujours les revenus bruts : tels qu’indiqués sur le contrat.

Dépenses

9- Capitalisation : La valeur d’un équipement devant servir sur plusieurs années (de plus de 200$) doit être amortie sur une période de 2 à 5 ans.

10- Honoraires déductibles : Les honoraires professionnels de votre comptable et d’autres professionnels sont déductibles d’impôts.

11- Voiture : Le travailleur autonome peut déduire une partie de ses dépenses automobiles. Pour le faire, celui-ci doit tenir un registre des déplacements et effectué le calcul suivant à la fin de l’année :

1. Il faut d’abord noter le kilométrage indiqué sur l’odomètre au 1^er janvier.
2. Ensuite, il faut tenir un registre de ses déplacements professionnels dans un cahier : date, raison du déplacement, destination, kilomètres parcourus).
3. À la fin de l’année, on doit additionner tous nos déplacements professionnels.
4. On doit prendre en note le kilométrage de l’odomètre au 31 décembre pour avoir une mesure finale.
5. En soustrayant le kilométrage pris à la fin de l’année à celui pris au début de l’année, on sait combien de kilomètres ont été parcourus au total.
6. Il ne reste qu’à diviser le total des km parcourus à des fins professionnels au total des km parcourus dans l’année pour avoir le pourcentage d’utilisation professionnel du véhicule.
7. Ce pourcentage peut par la suite s’appliquer à l’ensemble des dépenses reliées à la voiture : réparations, assurances, plaques, lave-vitre, etc.

12- Maison : On peut déduire l’espace occupé par un bureau dans un appartement. Pour le faire, il faut calculer le piétage du bureau. C’est-à-dire la superficie qu’il occupe par rapport à l’ensemble de la demeure. Ce pourcentage indique la hauteur du loyer ou des intérêts d’hypothèques qui peuvent être déduits des impôts.

13- Téléphone : Les lignes fixes ne sont pas vraiment déductibles. Toutefois, le cellulaire peut l’être s’il peut être démontré qu’il s’agit du numéro qui est donné à nos clients.

14- Internet : Déductible.

15- Recherche et  documentation : C’est une catégorie assez vaste regroupant les billets de spectacle, de cinéma, l’achat de livres ou magazines spécialisés. Ces dépenses doivent avoir un lien clair avec ce que vous faites comme travail.

16- Restaurant :

1. À l’intérieur de 50 km de la maison : Les factures sont déductibles à 50% au fédéral et selon un certain calcul au provincial.
2. Plus loin que 50 km de la maison : On les compte comme des frais de voyage et elles sont déductibles à 100%.

17- Transport en commun : Pour déduire une partie du coût de sa carte mensuel, il faut tenir un registre des déplacements similaire à celui de la voiture. À la fin de l’année, on peut déduire un pourcentage équivalent à nos frais de transport à des fins professionnelles.

18- Promotion : Tous les frais reliés à la publicité et à la promotion sont déductibles d’impôts.

19- Provision aux fins d’impôt : Il est recommandé de mettre de côté un pourcentage de chacun de ses contrats. Le pourcentage peut varier selon le pallier d’impôt qu’on anticipe atteindre durant l’année.

20- TPS-TVQ : Un travailleur autonome doit s’inscrire aux taxes s’il fait plus de 30 000$ dans une année. Il est recommandé d’attendre de faire réellement plus de 30 000$ de revenu avant de s’y inscrire, car cela ajoute une gestion supplémentaire sur nos épaules.

NB : Toutes ses informations proviennent d’une formation sur la fiscalité des travailleurs autonomes suivie par l’auteur en mars 2013. Il est tout de même fortement recommandé de demander l’avis d’un professionnel en cas de doute.