Les gars contre les filles

patinoire

Hier, je suis allé jouer au hockey à la petite patinoire de mon quartier. Une douzaine de jeunes étaient déjà en action.

– C’est quoi les équipes ? Que je demande au petit gars assis sur la bande.

– On joue les gars contre les filles !

Évidemment, mon premier réflexe ça a été de trouvé ça sexiste. D’un côté il y a avait une bande de fillettes et de l’autre tous les gars, dont quelques uns pas mal plus vieux. En trouvant ça injuste je croyais poser le bon geste. Comme si je défendais les jeunes filles contre la ségrégation des garçons de la patinoire. Quelques minutes ont suffit à me prouver que j’avais tord.

J’ai couru la patinoire dans tous les sens en attendant une passe. Jamais venue. Les gars de mon équipe ont dû apprendre à jouer au hockey en écoutant Rambo, ils montent constamment au front tout seul. À la défensive, je fais mon gros possible, mais je me fais toujours déjouer par les filles. Elles patinent vites, elles sont bien placées et elles se passent la rondelle.

Après un quart d’heure, elles ont au moins six points d’avance sur les gars.

Il faut l’avouer, je patine comme je danse – c’est à dire avec un bel effort, mais peu de résultat. Je n’ai pas encore touché la rondelle. Une des filles vient me voir.

– Heille monsieur, ça vous tentes-tu de venir dans notre équipe ?

– Bien là, je suis pas pour jouer avec les filles.

– Pourquoi pas, les gars vous font pas de passes, nous on va vous en faire.

– Je peux pas abandonner mon équipe…

– On s’en fout, ils avaient juste à vous faire des passes.

Coup de théâtre ! Je change mon fusil d’épaule et je touche enfin à la rondelle. La dynamique du match reste la même, notre équipe de filles dominent sur toute la ligne !

En enlevant mes patins, j’ai honte d’avoir cru que j’étais féministe en m’offusquant de jouer les filles contre les gars. J’ai pensé ça parce que j’ai sous-estimé les filles. Je les croyais moins bonnes que les gars. Pas capables de rivaliser dans un sport. Ma bonne intention cachait mon réflexe sexiste.

Je partage humblement mon erreur pour montrer à quel point le sexisme est insidieux. Les filles peuvent être meilleures (ou moins bonnes) que les gars, peu importe le domaine. Ce n’est pas ton sexe qui fait que t’es bon ou poche dans quelque chose. La meilleure preuve est que j’ai beau être un homme, je suis quand même pourri au hockey.

 

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Bonus, la bande-annonce de la série web sur laquelle on travaille présentement. Nicolas, 12 ans, est prêt à tout pour conquérir la présidence de son école primaire. C’est un House of cards humoristique porté par des enfants machiavéliques !

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