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C’est pas du conte ce que tu fais

PHOTO: PATRICK WOODBURY, LE DROIT

PHOTO: PATRICK WOODBURY, LE DROIT

T’as une chemise à carreaux. T’es sur une scène. Tu contes des affaires au public. Mais y paraît que t’es pas un conteur. C’est un autre conteur, un vrai, qui me l’a dit.

C’est une critique qu’on entend parfois dans le milieu : « Lui, ce qu’il fait c’est même pas du conte, c’est de l’humour (s’il est plutôt drôle), du théâtre (s’il est déguisé), ou de la littérature (s’il met ses contes par écrit). Comme s’il y avait une vraie manière de faire.

Comme si on disait : « Pfff ce n’est pas de la musique ce qu’il fait, c’est du folk… ». Bref, ce n’est pas une critique, c’est du n’importe quoi. Ce que je n’aime pas dans cette attitude c’est qu’on tente de limiter le conte. De figer la manière de le faire.

Comme dans toutes les autres formes d’art, il existe des courants artistiques dans le conte. D’ailleurs, identifier ces courants serait un exercice plus enrichissant que d’en imposer un seul comme étant la « vraie » façon de conter. Plutôt que de les discréditer, on gagnerait à saluer l’audace de ceux qui sortent des sentiers battus.

Pourquoi devrait-on conter de la même manière que nos ancêtres au bord de leurs poêles à bois ? Les conteurs sont-ils des nostalgiques, ou pire, des conservateurs ? Il n’y a pas grand débats en cinéma à savoir si on devrait continuer de faire des films muets ou en sépia.

Même s’il existe des courants classiques en danse, en musique, en peinture et en plein d’autres arts, tout le monde reconnaît qu’il s’agit d’une des manières de pratiquer son art, mais pas la seule. Les conteurs devraient prendre le temps de saisir les nuances et les courants qui traversent leur pratique plutôt que d’insidieusement critiquer tout ce qui sort du style classique établie par… j’imagine un bûcheron un soir de brosse.

En tant que conteurs, nous sommes des cordonniers mal chaussés. Nous pratiquons l’art oral, mais manquons de mots pour raconter ce que nous faisons.

L’invention de la galette de sarasin

J’ai créé ce conte pour l’Écho de Maskinongé et il est disponible sur leur site ici.

Meunier, tu dors, ton moulin va trop vite…

C’est aujourd’hui que ça se passe. Le meunier a ouvert les valves du barrage, la rivière agitée fait tourner les rouages du moulin à pleine vitesse. Ça fait un bruit d’enfer. Le bois frotte sur le bois. La chaleur augmente dans le moulin. Avec la poussière de farine qui remplit toutes les pièces, le moulin pourrait exploser à tout moment.

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