Écrire un livre – combien ça prend de temps?
J’ai écrit un livre. Oui! Dans la dernière année, j’ai écrit un roman complet : 50 000 mots, 260 pages. C’est une histoire destinée aux jeunes de 9 à 14 ans qui va être publiée aux Éditions de la Bagnole. Ça s’intitule GROS NINJA, j’en reparlerai dans un autre article, c’est certain!
LA grosse question que je me posais avant de me lancer dans ce défi, c’était de savoir combien de temps ça me prendrait. J’ai donc posé la question à Google, mais je n’ai rien trouvé de satisfaisant. Ceux qui écrivent sur le sujet restent vague : « ça m’a pris un an ». Okay? Mais encore? Un an temps plein ou bien un an en te poignant un peu le beigne? Fort de mon expérience, j’ai donc décidé d’écrire moi-même l’article que j’aurais aimé trouvé sur Google.
Le pré-travail: 50h
Lorsque j’ai commencé l’écriture, je savais déjà où j’allais. J’avais mes personnages, mes thèmes et une bonne idée de l’action globale. Je m’étais même fait un petit tableau avec le déroulement des scènes, L’idée originale pour mon livre venait d’une idée télé, alors j’avais déjà bien défriché mon sujet avant d’écrire. J’estime que j’ai mis au moins une 50aine d’heures là-dessus. J’ai d’ailleurs l’impression que ça a été du temps bien investit puisque j’ai pu rapidement avancer dans mon écriture sans avoir à me demander où aller.
L’écriture: 200 heures
Ayant un emploi à temps plein, j’ai écrit mon roman la fin de semaine. Concrètement, j’ai mis mon cadran à 7h les samedis et les dimanches pendant une bonne partie de la pandémie. J’écrivais avec un café dans un thermos jusqu’à 9h30 environ avant de prendre une pause déjeuner (quand ma copine se réveillait). Puis, je poursuivais jusqu’à 11h ou parfois midi. Grosso modo, j’arrivais à écrire une moyenne de 1000 mots en 4 heures. Mon roman fait 50 000 mots, j’estime que ça a donc dû me prendre environ 200 heures pour écrire le premier jet de mon histoire.
Les réécritures: 100 heures
Avant d’envoyer cette première version à mon éditrice, j’ai recommencé le livre du début et j’ai retravaillé chaque chapitre. J’ai clarifié mes idées, coupé le superflu, repunché les dialogues… corrigé une partie des fautes d’orthographe. Une bonne 50aine d’heures.
Suite aux commentaires de mon éditrice, j’ai retravaillé plusieurs éléments et j’ai encore peaufiné. Puis, elle a fait lire à d’autres gens de la maison d’édition et j’ai intégré d’autres notes. Ce travail d’aller-retour s’est fait sur quelques mois et, chaque fois, m’a demandé quelques heures (davantage au début, beaucoup moins à mesure qu’on avançait). Une autre 50aine d’heures.
La version finale: 18 heures
Une fois le tout approuvé par la maison d’édition, j’ai fait une dernière lecture complète en corrigeant certains détails ici et là (environ 7 heures). Puis, j’ai reçu les notes de la personne en charge de la révision linguistique. J’ai intégré 99% de ses notes, environ 4 heures de travail. Puis, j’ai refait une dernière lecture avant qu’on envoie officiellement le tout à la mise en page (un autre 7 heures).
TOTAL: 368 heures.
Pour le plaisir, j’ai calculé que si j’avais travaillé le même nombre d’heures au salaire minimum (14,25$), j’aurais été payé 5244$. Disons que je suis bien curieux de voir si le succès commercial de mon roman est capable de battre ça.
Voici donc la réponse à la fameuse question : « combien ça prend de temps écrire un roman? ». Du moins, c’est MON expérience. D’ailleurs, je suis curieux s’il y a des auteurs qui lisent cet article de savoir combien d’heures ça vous prend?
Comment choisir un univers pour sa série télé?
Une des premières choses à déterminer quand on développe un projet télé, c’est l’univers dans lequel il se déroule : un bar de danseuse, une rue de banlieue à Brossard, une compagnie d’exterminateur?
Selon moi, ces univers peuvent (très arbitrairement) être divisés en deux catégories: chauds et froids.
Les univers chauds:
Ce sont des univers qui regorgent d’histoires à la base. Ce sont d’ailleurs souvent ces univers qui sont utilisés pour faire des documentaires d’observation comme 180 jours, De garde 24/7, Police en service, Au coeur de la DPJ. Il s’y déroule chaque jour, qu’on le veuille ou pas, des tonnes d’histoires. Comme scénariste, on entre dans ces univers à travers le point de vue de nos personnages. Ceux-ci sont constamment en train réagir à ce qui les entoure et ils doivent tenter de se frayer un chemin à travers cet univers chaud.
Des exemples:
- Unité 9 : une prison pour femmes
- Toute la vie: une école pour fille-mère
- Confre-offre: une entreprise familiale de courtiers immobiliers
- Doute raisonnable: une unité d’enquête sur les crimes sexuels.
(en rédigeant, je réalise que les séries de Fabienne Larouche se déroulent souvent dans ce type d’univers)
Les univers froids:
Par contraste, ce sont des univers qui ne sont pas est constante ébullition. Ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas « chaleureux ». Mais ce sont des univers où, si nos personnages n’y étaient pas, il ne se passerait pas grand-chose. Dans cette logique, Breaking Bad est un univers « froid ». Si Walter White ne décide pas de se lancer dans le crystal meth, il ne s’y passerait rien. En d’autres mots, l’univers « froid » doit être réchauffé par l’action de ses personnages.
Des exemples:
- Audrey est revenue
- Les mecs
- Léo
Alors, quel univers je choisis?
En tant que producteur chez URBANIA, je reçois régulièrement des propositions de projets. J’ai donc la chance d’être exposé à plusieurs univers. Ceux qui se distinguent ont généralement les deux qualités suivante : AUTHENTIQUE + ORIGINAL.
Authentique: « Write what you know »
T’as déjà travaillé au Burger King? T’as été élevé par ta grand-mère en région? T’as fait les Jeux du Québec en Kinball? Parmi tous ces univers que tu connais, un d’entre eux peut-il t’inspirer une fiction? Attention, ça ne veut pas dire qu’il doit s’agir d’un récit autobiographique. Ton histoire peut être 100% inventée, elle se déroule simplement dans un univers que tu maîtrises. En tant qu’auteur, ça permet d’enrichir les scénarios d’une tonne de petits détails. Quand un auteur sait de quoi il parle, ça paraît immédiatement dans son écriture. Un exercice intéressant avant de développer une nouvelle idée de projet serait de faire la liste de tous les univers dans lesquels tu as déjà vécu : type de famille, école, premiers emplois, hobbys, sports, etc. Il y en a probablement un parmi eux qui ferait un bon terrain de jeu pour une fiction, non?
Original: « Write what we don’t know »
J’adore les histoires qui nous font découvrir de nouveaux univers. Des séries comme M’entends-tu (Télé-Québec), Je voudrais qu’on m’efface (Tou.tv), Manuel de la vie sauvage (Série Plus), ont tous en commun de nous faire plonger dans un univers dont on ignore souvent la réalité et les codes. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est important qu’une plus grande variété d’auteurs prennent la parole. On ne peut pas demander à un auteur à succès blanc de 60 ans d’écrire sur la réalité des réfugiés syriens, sur les enjeux de la communauté trans ou sur la dure la réalité des gangs de rue. Ça prend plus d’auteurs qui proviennent de plus d’horizons pour faire ça! Une autre question à se poser est donc, parmi tous les univers que je maîtrise, lequel ou lesquels n’ont jamais été vus à la télé?
Ma vie est plate, est-ce que je peux écrire quand même?
Oui! Mais il faut que tu deviennes un EXPERT.
Personnellement, je tripe sur l’univers militaire et j’adore les films de guerre. Mais, si jamais l’envie me prenait d’écrire une série qui se passe dans l’armée, je sais bien que j’aurais beaucoup de travail à faire. Je devrais rencontrer des soldats, lire des livres, aller faire de l’observation. Il me faudrait posséder entièrement cet univers avant de rédiger mon pitch. C’est d’ailleurs ce qu’a probablement dû faire Kim Lévesque Lizotte pour sa série Virage (Noovo). Elle n’a jamais été patineuse de vitesse Olympique, mais, dès les premières minutes du premier épisode, on voit qu’elle a fait ses devoirs. C’est une tonne de petits détails subtils qui font qu’on y croit ou qu’on y croit pas. Et, il ne faut pas sous-estimer le « radar à bullshit » du public. Toute apparence de manque d’authenticité est rapidement repérée et condamnée. Pensons à la série dans l’univers du journalisme Les jeunes loups dont la réplique d’un personnage au premier épisode s’était transformée en meme: « pense Internet Paula ». Le public veut du VRAI. Même si tout est faux, il veut sentir que c’est assis sur du VRAI.
Le créateur de Star Trek n’a jamais été astronaute.
C’est vrai que tu peux aussi inventer ton propre univers. Par contre, même là, mieux vaut s’appuyer sur certains éléments du réel. La Servante écarlate parle d’une misogynie qui existe bel et bien dans notre société et Harry Potter s’inspire énormément de la vie des collèges anglais. Bref, même les univers les plus fantastiques puisent généralement dans le vrai pour connecter avec le public.
GSP avait une carte secrète (tout ce temps-là!)

Préparez-vous à être choqués… George St-Pierre est naturellement gaucher. Boum!
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Okay okay, je comprends qu’on ne fasse pas la une des journaux avec ça. Mais, en même temps, c’est quand même étonnant parce qu’on l’a toujours vu se battre comme un droitier. Tous ses combats, depuis le début de sa carrière, se sont faits comme ça. C’est ce qu’il a révélé récemment au podcast de Joe Rogan. Et quand Joe lui a demandé s’il a déjà eu envie de « switcher » sa garde au cours d’un combat… GSP a répondu qu’il se gardait cette option comme un as dans sa manche.
Il s’imaginait jouer cette carte dans un combat de championnat difficile où il aurait perdu les premiers rounds. Pour renverser la vapeur en déstabilisant son adversaire. Il se voyait revenir au quatrième ou au cinquième round en gaucher, coup de théâtre! Mais il ne l’a jamais fait! En 28 combats, il n’a jamais utilisé cette arme secrète. Même lors des moments difficiles, comme dans son combat contre Hendricks, il a toujours gardé cette option cachée.
Dans son livre Impro 1, Robert Gravel raconte l’histoire d’un champion d’escrime. Après avoir atteint le sommet de son sport en utilisant sa main droite, celui-ci avait repris l’entraînement du début avec sa main gauche. Pour découvrir de nouveaux horizons. Pour se réinventer. J’ai toujours trouvé cette anecdote inspirante, mais là, je trouve que George Saint-Pierre élève la barre. Lui, il s’entraînait en parallèle avec sa droite ET SA GAUCHE, juste au cas.
Ce qui est fou dans cette histoire, ce n’est pas qu’il s’entraînait des deux côtés, plusieurs combattants le font. C’est qu’il le faisait en secret ET qu’il ne s’en est jamais servi. On ne parle pas d’une petite tricks qu’on sort d’un chapeau pour surprendre un adversaire. On parle d’un entraînement important sur plusieurs années… qui n’a jamais été utilisé. Quand même!
Évidemment, ça pose aussi la question : combien d’autres armes secrètes cachait-il? Avait-il juste ce truc dans sa manche ou avait-il tout un arsenal?
Jean-François Lisée à la rôtisserie
Jean-François Lisée entre à la rôtisserie Fusée.
JF- Je vois que vous avez un spécial « Choix du chef »
Employé- Ouais!
JF- Okay, bien c’est qui ce chef là?
Employé- Bien… y’a pas vraiment de chef…
JF- Qui tire les ficelles ici?
Employé- On a Gaétan qui attache nos boîtes avec des ficelles??
JF- Ça fait que votre chef, c’est Gaétan?
Employé- Non, on a pas de chef.
JF- Écoutez, je vous trouve formidable, mais comment je peux faire confiance à votre chef dans son « choix du chef » SI JE SAIS MÊME PAS C’EST QUI ?