J’ai réalisé la nouvelle saison des Pires moments de l’histoire
Je vous propose une incursion dans les coulisses du balado Les pires moments de l’histoire. J’ai eu la chance de réaliser la 5e saison. Laissez-moi vous dire, ce n’est pas pour rien que Charles Beauchesne et son équipe ont remporté l’Olivier du meilleur podcast scripté en 2021 ET en 2022. En comprenant tout le travail derrière chacun de leurs épisodes, je suis convaincu que vous pourrez encore mieux les apprécier. En d’autres mots, mon article est l’équivalent d’aller faire une visite de vignoble pour comprendre comment le vin est fabriqué… avant d’aller se paqueter dans l’espace dégustation.
La préparation
Les textes et la recherche sont faits par Charles Beauchesne et ses deux complices : Odrée Rousseau et François De Grandpré. Assez tôt dans l’année, ils se séparent les sujets d’épisode. Ils passent ensuite un nombre incalculable d’heures à faire de la recherche, à errer dans les méandres de Wikipédia, à écouter des documentaires et à consulter des experts. Chacun rédige une v1 de son texte à partir des informations qu’il a recueillies. Ensuite, ils mettent leur travail en commun et chacun bonifie les textes des autres. Charles lit même certains passages à voix haute pour s’assurer que les textes fonctionnent bien à l’oral. C’est ce travail de ping-pong qu’ils font entre eux qui donne des textes aussi efficaces tant du point de vue comique que de celui de la vulgarisation historique.
Les textes sont ensuite relus par le réalisateur (dans ce cas-ci, moi) et par d’autres intervenants. Par exemple, pour la 5e saison, nous avons sollicité les commentaires de Barbara Judith Caron, la réalisatrice des quatre premières saisons. Il s’agit d’une dernière étape de polissage et d’édition avant l’enregistrement.
L’enregistrement
On va se le dire, Charles Beauchesne est une machine de narration. Une grande partie de ce que vous entendez dans le balado a été enregistrée tel quel en une seule prise… et parfois même d’un seul souffle. Évidemment, on resserre certains passages au montage, mais beaucoup moins que je ne l’aurais cru! Charles livre ses textes pas mal de la même manière que vous les entendez. Tellement, qu’en l’écoutant faire, j’avais parfois l’impression d’écouter un épisode « live » des Pires moments.
Chaque épisode est enregistré en studio en une demi-journée. Charles fait ses narrations et les voix de tous les personnages qu’on entend dans les « act out » comiques. D’ailleurs, quand un personnage revient plus loin dans un épisode, Charles doit se souvenir de la voix qu’il lui a donné parce qu’on enregistre chronologiquement. Ça peut donc faire plus de deux heures qu’il n’a pas fait parler son personnage. Il se prend parfois des notes pour s’en rappeler, du genre : « la voix du hamburglar fâché ». Quand on écoute le podcast, la magie opère bel et bien et toutes ses voix sont cohérentes.
Le montage
Les monteur font une première version avec la narration, les « act-out » et un premier habillage sonore. Cette saison, les épisodes ont été montés par Lucie Fournaison, Alexandre Sarkis et Sasha Campeau. En tant que réalisateur, je fais un premier retour sur cette v1 pour y ajouter des effets sonores, peaufiner certains passages et m’assurer du rythme.
L’équipe des Pires moments (Odrée, François, Charles) écoute cette version 2 et se rencontre pour mettre en commun leurs suggestions. Je réécoute alors l’épisode avec leurs notes en tête et en y ajoutant de nouvelles idées. Chaque épisode est alors retravaillé.
Cette nouvelle version est écoutée en groupe. On se réunit dans les bureaux d’URBANIA (qui produit le podcast) où on écoute le tout en mangeant des jujubes. C’est l’occasion de discuter (parfois débattre) de certains changements en vue de la version finale, celle que vous entendrez.
La diffusion
On croirait que le travail est fini, mais non! C’est le moment de préparer la mise en ligne des épisodes. Plusieurs membres de l’équipe d’URBANIA mettent alors l’épaule à la roue. Ils créent l’identité visuelle de la saison (la vignette qui sera utilisée sur les plateformes de podcast et dans les autres déclinaisons). Un monteur prépare les « teaser » vidéo pour les médias sociaux. Il faut aussi exporter l’épisode en différent format pour qu’il puisse être aussi mis en ligne sur YouTube et ailleurs. C’est tout un travail d’organisation et de coordination mené par Mylène Fraser, la productrice du balado, qui tire toutes les ficelles de la logistique et s’assure qu’on arrive à temps pour livrer les épisodes finaux avant Noël. En gros, Mylène gère toute l’équipe, les calendriers, les budgets du début du projet jusqu’à sa livraison finale.
On produit aussi une version légèrement différente de chaque épisode pour la plateforme Ohdio. Pour ça, on doit refaire une ou deux séances d’enregistrement avec Charles pour réviser certains passages des épisodes qui contenaient trop d’anglicismes ou certaines blagues moins appropriées pour le public de Radio-Canada. Ce ne sont pas d’énormes changements, mais ça représente quand même beaucoup de travail.
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Bref, vous penserez à nous tout cet amour qui a été mis dans les épisodes pendant que vous les bingez dans votre voiture en faisant d’interminables aller-retour dans vos familles durant le temps des fêtes. Joyeux Noël.
Tous les épisodes sont disponibles ici : https://urbania.ca/article/a-la-demande-generale-les-pires-moments-de-lhistoire-sont-retour
Ils sont aussi disponibles sur iTunes, Spotify, YouTube et toutes les autres plateformes de podcast.
Ceci n’est pas un podcast
J’entends plusieurs personnes me parler de leurs podcasts préférés : La soirée est encore jeune, La sphère, This American Life. Sans rien enlever à ces émission de radio (dont je suis fan), ce ne sont malheureusement pas des podcasts.
La confusion vient de la manière dont on les consomme, c’est-à-dire sur nos téléphones ou d’autres plateformes mobiles. Attention ! « Disponible sur iTunes » ne veut pas nécessairement dire « balado ».
À mon avis, on appelle « podcast » seulement ce qui est produit en vue d’une diffusion numérique. Qu’on rende d’excellentes émissions radio disponibles en baladodiffusion, super, mais cela n’en fait pas des « balados » pour autant.
En fait, dire que ton podcast préféré c’est La Soirée est encore jeune, c’est comme dire que ta websérie préférée c’est Unité 9. Tu vois le genre? Même si Tou.tv permet d’écouter tous les épisodes en ligne, on s’entend qu’il s’agit d’abord d’une émission de télé. Voilà! C’est la même chose pour la radio.
Il se fait de plus en plus de bons podcasts. Balado Québec est d’ailleurs un portail qui en héberge plusieurs dizaines. On y trouve des histoires insolites, des conversations de camionneurs, d’autres sur la sexualité et à peu près autant d’émission d’humoristes de la relève qu’il y a d’humoristes de la relève (peut-être même un peu plus!).
Bref, la prochaine fois qu’un ami te demandera ton balado préféré, tu sauras quoi répondre !
PS: À titre informatif, l’auteur anime Plus Drôle, un podcast de sketchs 100% improvisés : https://baladoquebec.ca/#!/plus-drole
Plus drôle – Podcast d’humour
PLUS DRÔLE c’est un podcast de sketchs 100% improvisé. J’anime chaque épisode en compagnie de comédiens-maison : Guillaume Cholette, Hélène Martin et Marc-André Fortin et d’invités spéciaux qui viennent pimenter le tout.
C’est un spectacle d’improvisation qui s’écoute partout et en tout temps. Sur scène, il faut que le public soit disponible telle heure, tel soir. Mais avec le podcast, il est possible d’écouter nos sketchs dans l’autobus, en marchant ou en faisant à manger. On dématérialise le spectacle d’impro. Il se traîne maintenant dans un téléphone et s’écoute ou se réécoute quand on veut.
Mais des sketchs audio, est-ce que c’est aussi bon ?
Évidemment, on perd la dimension visuelle du spectacle. On ne voit plus nos comédiens, leurs réactions, leurs déplacements. En revanche, on a découvert qu’on gagne plusieurs autres éléments. À l’audio, les scènes sont plus immersives. Un dragon arrive, un agent secret se jette d’un avion, un couple s’embrasse au sommet de la tour Eiffel… sur scène, on mimerait maladroitement ces éléments, tandis qu’à l’audio le spectateur a tout le loisir de les imaginer. Comme dirait notre comédien/conteur Marc-André Fortin: « à la radio les images sont plus belles ».
Ce qu’on retrouve dans la saison 1
Ce sont 12 épisodes d’environ 25 minutes. On reprend à l’audio certaines catégories d’impro classique, mais on invente aussi des jeux spécifiquement pour le format podcast. Nos invités sont tous d’excellents improvisateurs, des amis, des gens qui nous font très rire : Frédéric Barbusci, Jean-Philippe Durand, Fabiola Aladin, Tommy Joubert, Marie-Lise Chouinard, Pascal Cholette, Rémi Francoeur, Louis-Étienne Villeneuve.
C’est un party d’impro auquel tout le monde est invité !
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En voici d’ailleurs un avant-goût : https://www.facebook.com/PlusDrole/videos/292151417936495/