Making of de Tu es parfait-e !
Il y a un danger avec les films qui ont un message social, dans le cas du concours L’égalité à l’œuvre lancé par le Secrétariat à la condition féminine, c’est de faire des films plats et convenus. En effet, comment susciter des émotions réelles tout en abordant de front (en 4 minutes) la problématique de la diversité corporelle des jeunes dans les médias ?
Dès le départ, nous avons pris la décision de travailler dans un style documentaire avec des participants qui n’ont aucun texte à réciter. Cette approche est risquée parce qu’on ne contrôle pas ce qui va se passer ou ce que vont dire nos participants. En revanche, cela nous connecte sur l’émotion vécue à l’écran.
Le scénario a été écrit de manière à susciter de la confrontation. Les parents sont d’abord confrontés aux collages réalisés par les jeunes. Ensuite, ce sont les jeunes qui sont confrontés au message de leurs parents. Cette dynamique fait progresser le propos et l’émotion tout au long du film.
Au niveau du tournage c’était une première pour nous de tourner avec autant de jeunes âgés entre 9 et 13 ans sans leurs parents. Toutefois, Emanuel St-Pierre (le réalisateur) avoue avoir apprécié grandement l’expérience : « J’ai été surpris à quel point il était facile de travailler avec ce groupe d’âge. Ils sont suffisamment matures pour être autonomes et suffisamment jeunes pour être spontanés et authentiques. »
« Un de nos défis majeurs », raconte Cindy Turmel la comédienne qui faisait parler les jeunes, « c’est de poser les bonnes questions ». En effet, plusieurs questions préparées à l’avance se sont révélées inefficaces et il a fallu improviser sur place pour réussir à aller chercher le contenu dont on avait besoin pour faire notre film.
Arrive le temps du montage, Emanuel explique qu’au départ l’intention était de faire quelque chose de plus caméra-vérité avec une esthétique crue et sobre (quelques notes discrètes de piano en arrière-plan pour appuyer, mais c’est tout) : « Mais on s’est rapidement dit que les jeunes de 9 à 13 ans allaient détester ça ! En fait, je me suis demandé ce que moi-même je pensais de ce genre de vidéo lorsque j’étais pré-ado et on a choisi de le faire tout autrement, haha ! On a écouté la musique que les jeunes écoutent réellement et on s’est fié à ce dynamisme pour notre montage. Bref, on a évité tout au long du processus de tomber dans le piège de sous-estimer l’intelligence des jeunes pour livrer une œuvre à leur hauteur. »
Il est possible de voter pour notre film jusqu’au 24 mars à minuit sur le site de Vrak.tv
Partie intime dans le décor du Barbier de Séville
Le 10 décembre prochain, Partie intime improvisera un spectacle dans le décor du Barbier de Séville (du Théâtre des gens de la place). Il s’agit d’un nouveau défi pour la troupe de théâtre spontané qui devra composer avec des éclairages professionnels et un véritable décor : « Sur la soixantaine de spectacles que nous avons présentés jusqu’à présent, il s’agit des conditions qui se rapprochent le plus d’un spectacle de théâtre complet » dénote Guillaume Cholette Janson.
Partie intime improvise l’ensemble de ses spectacles sans canevas ou thème imposé: « Par contre, c’est certain que le contexte dans lequel se déroule le spectacle peut nous inspirer durant la soirée », explique Alexandre Gauthier, « c’est possible que certains éléments du Barbier de Séville se retrouvent dans notre spectacle, mais ce n’est pas une certitude puisqu’on improvise sans contrainte ».
Le public est convié à un happening théâtral : « Ceux qui ne seront pas là auront tout manqué, c’est un spectacle qui n’a qu’une seule représentation » insiste, Alexandre Dostie. Il s’agit du spectacle le plus imposant jusqu’à maintenant pour la troupe en terme de logistique et de coûts: « C’est un projet ambitieux, mais on sait qu’il y a un public curieux à Trois-Rivières qui aime se laisser embarquer dans des projets aussi originaux que celui-là ! » affirme Hélène Martin.
Selon Marc-André Fortin, il ne faut pas attendre pour acheter ses billets – ceux-ci sont disponibles à la maison de la culture – « Parce que j’ai gagé avec Guillaume qu’on était capables d’en vendre 50 en prévente et je ne veux pas perdre mes 20 piasses ! »
Pour en savoir plus sur le concept de Partie intime, cliquez ici.
Partie intime est composée de :
- Guillaume Cholette Janson
- Hélène Martin
- Alexandre Dostie
- Marc-André Fortin
- Alexandre Gauthier
- Alex Drouin
Le Jardinier des Molson au théâtre
En réponse à l’appel de projet du Théâtre des gens de la place de Trois-Rivières pour un spectacle de la relève le 27 mars 2013. Je monterai une version de 30 minutes du dernier texte (inachevé) du cinéaste Pierre Falardeau. Celui-ci n’a jamais été monté et vient tout juste d’être édité sous forme de livre.
Le Jardinier des Molson raconte l’histoire d’une troupe de Canadiens français pris en huis clos dans une tranchée de la Première Guerre mondiale. Ils découvrent que les Allemands creusent une mine sous leur position pour les faire exploser. Leurs généraux refusent de leur permettre de quitter la tranchée, parce qu’ils désirent démontrer que les Canadiens français sont prêts à mourir pour défendre l’Empire britannique.
Ce qui fait la force de ce texte, à mon avis, c’est la vision du monde proposée par l’auteur qui passe au travers des dialogues et des personnages très humains. Ce sont des dialogues simples et parfois vulgaires qui renferment une puissante analyse de notre société et une importante critique anti-impérialiste.
De plus, même si la pièce se déroule en huis clos dans une tranchée française en 1918, son discours est d’actualité et les enjeux vécus par les personnages trouvent un écho dans plusieurs débats publics, notamment en lien avec la mondialisation et l’indépendance du Québec.
Soirée de discours
Ça va chauffer le 30 mai prochain ! Plus d’une douzaine d’orateurs enflammeront la foule du Zénob à compter de 20h lors d’une soirée de discours. Aucun thème n’est imposé lors de cette soirée, chaque invité interprétera deux discours qui peuvent être des classiques ou des créations. La seule contrainte, les textes doivent mettre le feu à la foule !
Le projet est ambitieux, on invite les gens à se réunir dans une salle dans laquelle il n’y aura que des discours. C’est que trop souvent on a dû subir des discours récités par de piètres orateurs dans lesquels on attend poliment la fin pour applaudir. Pour notre spectacle nous souhaitons que les orateurs fassent dresser les poils sur les bras des spectateurs. On veut que la foule ne puisse réprimer son envie d’applaudir au travers des textes.
Durant la grève étudiante, j’ai eu à faire un discours après une manifestation à Trois-Rivières. J’ai adoré l’expérience. J’étais nerveux quand je suis monté dans la boîte du camion où je devais réciter mon texte. J’en parle, mais je n’en ai pas beaucoup de souvenir. La chose que je sais, c’est que le public était là, beaucoup plus près de moi que quand on joue à l’impro ou au théâtre : il criait, il applaudissait, il hochait de la tête, wow !
Brûler les langues (de bois pour chauffer la foule), ce n’est pas du théâtre, ni de la poésie, ni du conte : c’est un spectacle de discours. Et toute l’importance est mis sur l’acte de prendre la parole et sur le contact de l’orateur avec le public. C’est pourquoi le thème des discours est secondaire, on laisse la sensibilité et les préférences de chacun opérer.
Pour le public, ce sera une occasion de découvrir des discours classique qui ont marqué leur époque ou encore d’entendre de nouvelles créations des orateurs. Ceux-ci proviennent tous de la région et possèdent des profils différents : certains sont des militants, d’autres des artistes et quelques uns les deux à la fois.
Les orateurs de la soirée (d’autres pourraient s’ajouter):
Alexandre Gauthier – Guillaume Cholette – Marie-Andrée Gauthier – Marc-André Fortin – François Landry – Bella Bolduc – Hélène Martin – Rémi Francoeur – Luc Massicotte – Lauréanne Daneau – Marie-Line Audet – Alexandre Dostie